Des forêts qui ont recouvert l’île, les Malgaches ont conservé le goût du miel qu’ils pouvaient recueillir à loisir il y a quelques dizaines d’années.
Ainsi, malgré la déforestation qui a gagné rapidement l’ensemble de l’Ile, le miel est resté l’aliment noble par excellence que l’on continue toujours d’associer aux divers rites et cultes hérités des ancêtres. Mais le miel reste aussi associé aux principaux plats malgaches qu’il accompagne avec bonheur : riz, patates douces et tarot… La production de miel avec la fabrication de ruches à cadre a pu se développer dans certaines zones proches des grandes agglomérations et donc des centres de collecte où des efforts en faveur de la vulgarisation de l’apiculture moderne ont été menés. Cependant, force est de constater, même dans ces zones, la perte de la maîtrise technique due la plupart du temps au manque de matériaux (clous, bois usinés, outils..) et surtout à leur coût devenu excessif au regard du niveau de vie des paysans malgaches.
C’est ainsi que sont apparues des ruches de tous genres, mises au point au gré de l’imagination de leur propriétaire mais malheureusement pas toujours conformes aux exigences d’une production répondant aux normes techniques élémentaires et nuisant de ce fait à une production normale :
-ruches construites avec des caisses d’emballage de récupération
-ruches fabriquées à l’aide de planches grossièrement assemblées
-poteries qui deviennent des ruches de fortune et que l’on casse pour en retirer le miel
Grâce à un partenariat avec l’association APIFLORDEV qui a débuté en 2007, l’appui d’Amadea à l’apiculture pu se concrétiser.
L’autosuffisance alimentaire des paysans avec qui nous travaillons a toujours été, faut-il le rappeler, le premier objectif de l’association.
Amadea a déjà, par le passé, travaillé avec une association malgache, SAHAFANILO (association qui relève des scouts de Madagascar). Nous y avons envoyé deux de nos techniciens ainsi que des paysans pour se former à la production de miel.
Dans le projet avec Apiflordev, l’objectif est d’aller plus loin: à partir d’une approche « filière », il s’agit d’essayer d’agir sur tous les éléments qui peuvent freiner le développement de l’apiculture.
La mission qui est venue à Madagascar a identifié les point focaux dont le projet doit tenir compte pour sa mise en place.
Dans le cadre de ce projet, nous souhaitons développer, avec la collaboration active du partenaire, la production de miel dans notre zone d’intervention.
Il y a certainement des apiculteurs compétents à Madagascar mais pour l’instant, les actions qui sont menées sont particulièrement ciblées dans des zones comme Ambositra ou la région de Port Bergé (Nord Ouest) traditionnellement productrices de miel. L’approche qui y est développée actuellement est basée sur des financements de gros bailleurs (notamment la Banque Mondiale) et donc les matériels proposés sont pour la plupart importés (extracteurs notamment) mais, même quand il s’agit de produits locaux, ils sont trop chers pour pouvoir être proposés aux paysans pauvres.
Quand le premier contact a été établi avec un spécialiste de l’apiculture dans le tiers monde qui a rejoint depuis APIFLORDEV, association d’apiculteurs, l’intérêt de sa proposition résidait dans le fait qu’il recherchait des solutions à la mesure des moyens des paysans concernés.
La mission a permis d’identifier les futurs producteurs à former mais également les moyens qu’il faudra mettre en oeuvre afin que l’ensemble des intrants puissent être produits sur place : production de reines, de matériel apicole (en formant des artisans locaux) et bien sûr technique moderne de production, sans oublier de faire progresser les bénéficiaires dans une meilleure maîtrise de la commercialisation du produit et de ses dérivés.
Pour cela, il s’agit également de respecter une démarche qui a toujours procédé à la mise en œuvre des actions engagées par Amadea : former des paysans et, parmi eux, repérer ceux qui pourront devenir des techniciens capables de transmettre leur savoir à leurs collègues paysans. Un premier recensement a été déjà mené pour identifier ceux qui sont intéressés par l’apiculture dans notre zone d’intervention et surtout parmi eux, ceux qui possèdent une ruche. Le projet se développe lentement au rythme des paysans.
La formation des paysans a débuté en janvier 2007