Pendant l’année 2014, AMADEA a répondu favorablement à la demande de villageois de trois nouvelles communes, convaincus par ce qu’ils ont pu constater de l’évolution sur les communes où AMADEA était intervenue pour le développement de l’agriculture familiale.
Ces villages sont situés sur le pourtour des zones habituelles d’intervention d’AMADEA,sur les communes de AMBOHITROMBY et MAHAVELONA.
Il s’agit de la duplication des actions d’AMADEA, décrites dans les différentes pages de ce site, en particulier celles consacrées au développement.
Des fonds supplémentaires ont dû être engagés pour l’achat de matériel, intrants, semences, pour les formations, l’accompagnement technique, les déplacements etc etc. Un envoi par container est venu compléter le tout : semences indisponibles à Madagascar, matériels agricoles, vélos mais aussi gros matériel pour la maintenance.
Du fait des distances de plus en plus importantes à couvrir, deux techniciens ont été dotés de motocyclettes.
Ces réalisations ont été faites avec le concours financier de Pays de Savoie Solidaires, de la région Aquitaine, la région Poitou-Charentes et le conseil général de Charente.
Agriculture familiale:
Cette année 2014 qui célèbre l’année internationale de l’agriculture familiale est l’occasion pour tout le monde de constater que, finalement, c’est la forme d’agriculture qui est la plus à même d’apporter une réponse aux plus grands défis que nos sociétés actuelles doivent relever, bien au-delà de la simple sécurité alimentaire.
Amadea veut promouvoir une agriculture centrée sur l’homme et respectueuse des valeurs de celui qui la pratique et, sans l’avoir nommée ainsi, elle a toujours promu l’agriculture familiale car elle apparait comme la plus à même de permettre la gestion rationnelle des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité. Elle doit permettre au paysan de produire une nourriture saine pour sa famille, de vendre le surplus pour avoir des revenus stables et ainsi de pouvoir accéder à une éducation et à des soins de qualité dans un cadre et des conditions de vie qui donnent envie d’y vivre.
Organisation :
Ceci ne peut être atteint qu’en appuyant les paysans afin qu’ils deviennent de vrais professionnels dans leur métier et soient organisés au sein de groupements ayant la capacité de représenter leurs membres et de défendre au mieux leurs intérêts face aux institutions publiques, aux politiques, aux opérateurs économiques privés et aux exigences du marché.
Cet appui s’est traduit par l’organisation de près de 900 familles soit plus de 6000 bénéficiaires directs au sein de 89 groupements de base eux-mêmes désormais affiliés à une fédération appelée VTMMA (Groupement des Paysans qui Travaillent avec AMADEA).
Une coopérative, TSINJO, gère aussi désormais la production et la commercialisation d’une partie de la production. Cela a commencé par les semences de haricot puis de riz. A terme, sera concernée toute la production maraîchère issue de l’agriculture de contre-saison développée par AMADEA dans ses deux zones d’intervention au sein de 6 communes réparties dans deux districts au nord de la région Analamanga, à 45 km de la capitale.
Partenariats :
Comment faire acquérir aux paysans toute la capacité nécessaire pour répondre aux défis nécessités par les évolutions techniques, la gestion, la commercialisation, afin d’assurer la pérennité de toute ces actions qui ont été entreprises depuis déjà bientôt 20 ans pour ce qui est de la zone d’Antanetibe Mahazaza où le programme a commencé en 1997 ?
La réponse d’Amadea a été de susciter le partenariat de différents organismes et institutions qui pouvaient l’aider en apportant une contribution significative dans l’atteinte de ces objectifs aussi bien en amont qu’en aval de toutes ces activités.
La FOFIFA (Centre National de Recherches Appliquées au Développement Rural) a été dès le début notre partenaire actif pour tout ce qui est de la vulgarisation des résultats de la recherche agricole à Madagascar. C’est grâce à cette collaboration, que nous pouvons diffuser régulièrement en milieu paysan toutes les améliorations techniques et variétales adaptées à la zone où nous intervenons : le haricot, le riz, le manioc …
Le PAPRIZ, programme financé par le gouvernement japonais, intégré depuis à la politique agricole nationale, qui vise à synthétiser et à vulgariser l’ensemble des améliorations techniques apportées à la riziculture en tenant compte des spécificités de chaque région, a formé l’ensemble de nos techniciens et leaders paysans. L’objectif actuellement est de faire adopter ces techniques par l’ensemble des paysans encadrés par Amadea pour améliorer encore plus les rendements rizicoles de nos zones qui dépassent déjà de loin les rendements à l’échelle nationale.
L’ANAE (Association Nationale d’Actions Environnementales) nous a permis d’affiner notre action en faveur de la protection de l’environnement.
La Division séricicole du ministère de l’élevage et le Centre Séricicole National de Mahitsy (qui n’existe plus malheureusement) nous ont permis à travers le programme de l’ONUDI d’appui et de relance de la filière soie, d’acquérir toute la capacité nécessaire pour appuyer à notre tour l’ensemble de la filière soie dans notre zone d’intervention : moriculture (culture des muriers), sériciculture y compris le grainage (production des vers à soie), filature et tissage.
Le CTHA (Centre Technique Horticole d’Antananarivo) nous a permis d’intervenir plus spécifiquement dans la vulgarisation de cultures de rente comme l’oignon, le melon et le physalis.
Nous avons eu cette année l’opportunité de développer avec le programme PATMAD (programme d’appui technique aux producteurs) appuyé par l’association suisse CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) un programme pour la production de 20t de physalis. L’objectif à terme est de se doter d’une sècherie pour la transformation en fruits séchés d’une partie de la production, ce qui peut aussi concerner des fruits comme l’ananas ou les goyaves.
L’association SAHAFANILO et le Ministère de la pêche nous ont appuyé pour le développement de la pisciculture et de la rizipisciculture (pisciculture en rizière).
Les enfants issus des premières familles encadrées par Amadea ont désormais atteint leur majorité et pour une grande partie d’entre eux se pose le problème de l’insertion professionnelle. C’est pour cette raison qu’Amadea s’est investie dans le CERFAR ( Conseil Régional pour la Formation Agricole et Rurale) financé, en partie pour l’instant, par le programme FORMAPROD (Programme de Formation Professionnelle et d’Amélioration de la Production Agricole) qui vise à améliorer l’offre en formation initiale ou continue pour le monde rural. Ce programme offre ainsi des opportunités de bourses et d’appui à l’insertion des jeunes, diplômés ou ayant arrêté l’école.
L’appui concerne aussi la recherche de financement pour les paysans à travers des programmes ou projets qui concernent le financement du monde rural.
Il en a été ainsi du PSDR (Programme Sectoriel pour le Développement Rural) où grâce à l’appui d’Amadea une soixantaine de groupements ont pu obtenir des subventions pour les projets touchant des domaines très variés : aviculture, riziculture, sériciculture, élevage de bovins, de poulets, culture maraichère ….
C’est aussi le cas actuellement avec le FRDA (Fond Régional pour le Développement Agricole) qui a permis à une centaine de paysans d’obtenir un financement pour leurs activités et l’acquisition de matériels agricoles moyennant une contribution de 50% en apport de leur part.
Malgré un environnement économique, social et politique des plus perturbés à Madagascar, l’association concentre ses forces dans la lutte menée avec les paysans contre la pauvreté et ses manifestations les plus criantes : la malnutrition, le manque d’éducation et d’accès aux soins…
Les résultats obtenus nous incitent à persévérer et à atteindre encore plus de familles dans nos actions et donc à trouver davantage de moyens pour les financer et permettre à l’équipe sur place de continuer à agir pour une population de plus en plus large.