Lola Elissalde est étudiante en anthropologie sociale* à Paris, mais elle vit en Nouvelle Aquitaine. Il y a quelque temps de cela, elle est entrée en contact avec AMADEA afin d’étudier l’humanitaire sous un angle anthropologique, notamment à travers le prisme d’une association.
Au bout de son travail, il y aura un mémoire qu’elle doit rendre en mai 2022.
* L’anthropologie sociale est l’étude des groupes et sociétés humaines en essayant de comprendre le sens que les individus donnent à leurs actions et à leurs discours.
Lola a plutôt pour habitude d’être la personne qui pose les questions, mais pour cette fois, elle a accepté d’inverser les rôles et de répondre aux nôtres, et nous la remercions !
Le parcours de Lola démontre un certain goût pour l’analyse et surtout sur son envie de comprendre ce qui l’entoure. Elle s’est tout d’abord lancée dans des études d’archéologie, mais elle a ensuite souhaité quitter le monde des objets inanimés pour celui des vivants et se réorienter dans des études en anthropologie et ethnographie.
Mais pourquoi le choix d’AMADEA ?
Le choix s’est fait plutôt naturellement. Sensibilisée à l’action humanitaire à Madagascar par ses origines malgaches, Lola a pris contact avec différentes associations et ONG basées sur la Grande Île. Finalement, un premier contact a été établi avec Marie-Thérèse Miremont, notre présidente, et un bon feeling s’est tissé … L’aventure a commencé.
Au départ, le mémoire devait faire part belle à l’alimentation, toujours sous un angle anthropologique, notamment en se rendant directement à Mahambo pour y étudier le centre de nutrition. Il s’agissait ici de comprendre les enjeux sociaux que peut représenter l’alimentation, tant dans sa consommation que dans sa manière de consommer.
COVID oblige, le départ n’a pu se faire et Lola a choisi de réorienter son sujet sur une approche davantage portée sur les membres de l’association, en France.
Beaucoup de questions !
Qu’est-ce que l’engagement ? Qu’est-ce qui pousse un individu à agir dans l’humanitaire ? Quels sens donner à toutes ces actions ? Qui sont ces individus, qui se sont rassemblés dans une association qui agit à des milliers de kilomètre de la France ? Et pourquoi ?
Ce sont ces questionnements qui ont poussé Lola à rencontrer, interroger, échanger avec différents membres de l’association. En bref, comprendre le « pourquoi vous êtes AMADEA », et tous les liens qui en découlent.
… Et quelques conclusions !
Si la fin de la rédaction du mémoire n’est prévue qu’en mai prochain, Lola s’est tout de même confiée sur certains aspects qui ont pu la surprendre.
Par exemple, elle ne s’attendait pas à trouver un nombre aussi important d’adoptants au sein d’AMADEA, ce qui reflète l’ancienne – bien que toujours présente – identité de l’association.
Mais aussi, elle a été surprise positivement par la mentalité des membres d’AMADEA, bien loin de l’image de l’humanitaire des années 70-80. Lola traduit à merveille cet aspect avec une certaine poésie : « Ici on ne donne pas le poisson, mais on apprend à pêcher ». Une citation qui illustre particulièrement bien le processus de développement intégré mis en place à Madagascar par AMADEA.
Interrogé sur la suite qu’elle souhaite donner à cette étude, Lola espère pour le moment que son mémoire devienne la première étape d’une thèse sur l’étude de l’aide humanitaire et sur l’impact de l’alimentation, toujours à Madagascar. La page AMADEA n’est donc peut –être pas à refermer avant quelques années…
Propos recueillis par Andy Marande (ex-volontaire en Service civique)