Moriculture et sériciculture
Toujours dans l’optique de proposer aux paysans qu’elle encadre des Activités Génératrices de Revenus (AGR), AMADEA a contribué à la relance d’une activité ancestrale malgache autour de la production et du travail de la soie.
Cette activité contribue également à l’amélioration des revenus des familles et à la protection de l’environnement.

La filière «soie» est constituée de trois étapes :
– La moriculture ou culture des mûriers. Le mûrier, tout en étant l’aliment principal du ver à soie, permet de protéger les bassins versants de l’érosion et restaure la fertilité des sols.
– La sériciculture, c’est à dire l’élevage du bombyx ou ver à soie qui est le maillon indispensable pour produire du fil de soie.
– Le filage et le tissage qui s’effectuent dans un atelier de transformation, en utilisant des rouets et des métiers à tisser.
Nos soutiens dans le développement de cette filière
En 2003, AMADEA a bénéficié d’un financement de la coopération américaine (USAID) pour l’acquisition des nouveaux matériels développés par l’ONUDI pour la relance de la filière soie. En 2017, le projet a reçu le soutien de l’association étudiante UNIRAID de l’école polytechnique LaSalle-Beauvais et en 2018, celui de la région Nouvelle-Aquitaine.
Un accompagnement sur mesure
Pour amorcer la filière de la moriculture, AMADEA a mis à la disposition des paysans intéressés, des plants de mûriers sélectionnés et a organisé visé une formation de base à la culture du mûrier, en collaboration avec l’Agence nationale des Actions Environnementales (ANAE).
Pour la sériciculture, la même démarche a été suivie : fourniture d’oeufs de de bombyx, sélectionnés pour obtenir la meilleure qualité de cocons et formation à l’élevage du ver à soie.
Enfin, durant 6 mois, une centaine de femmes ont suivi une formation aux techniques de filature et de tissage, dispensée par les techniciens de la SOFIMA (soie et Fil de Madagascar).

La filière « soie » en quelques chiffres
– 12 villages sont impliqués dans cette filière. Ils sont situés dans les communes de Mahitsy, Antanetibe-Mahazaza, et Fihoanana dont le village d’Ankarefo-Paraguay.
– 150 familles exercent ou vivent de cette activité.
– 7 pépinières villageoises ont été mises en place et au fil du temps, les paysans ont pris l’initiative de créer eux-mêmes des pépinières individuelles qui complètent ce dispositif.
– 17 hectares sont cultivés pour la filière soie.
– 50 000 plants de mûriers ont été plantés dès les départ.
30 000 plants ont pu être repiqués en 2002 et aujourd’hui, ils se comptent par centaines de milliers.
– La création d’un atelier de filage et tissage de la soie (MadaSoie), à Amberomanga.

Aujourd’hui, la sériciculture fait partie des activités génératrices de revenus les plus fructueuses dans la région. La vente des cocons de ver à soie – et dans une moindre mesure, la vente des feuilles pour nourrir les vers – sont sources de revenus substantiels pour les paysans.
Dans l’atelier MadaSoie des jeunes filles s’initient aux techniques de filage et de tissage qu’elles peuvent ensuite pratiquer à domicile. La production d’écheveaux de soie et d’écharpes est vendue sur les foires et marchés par la coopérative Tsinjo
Un peu d’histoire …
La sériciculture est une des richesses du patrimoine culturel malgache. A l’époque du royaume Merina, entre 1817 et 1897, tous les paysans de la zone de Mahitsy pratiquaient plus ou moins la culture du ver à soie. Actuellement seule une minorité de paysans perpétue cette tradition en utilisant des techniques ancestrales.»